lundi 24 août 2009

D. TEMPLES JAINS (SARNATH, VARANASI)



TEMPLES JAINS

(SARNATH, VARANASI)




Dans un haut lieu du bouddhisme, écrire sur le temple jaïn de Sarnath peut sembler paradoxal.
Mais ce temple a été construit en 1824 sur le lieu de naissance du onzième tirthankar Shreyanshnath.


Le porche d'entrée est visible depuis le Grand Stupa et la tour jaune est un point de repère quand on visite le site archéologique.
L'intérieur est en grande partie décoré par des fresques.
Quelques photos peuvent donner une idée de leur style et de leurs thèmes.





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A Varanasi, le temple jaïn




















samedi 22 août 2009

C2. MAXIMES DE MAHAVIRA


Maximes de Mahâvîra :




1. Par l’observation et l’attention découvrez vous-même que la paix est chère à tout être vivant et que l’inquiétude est déplaisante, grandement terrifiante et pénible, pour tous les animaux, pour tous les êtres qui vibrent de vie, et pour toutes les âmes !


2. Celui qui connaît le soi intérieur connaît aussi le monde extérieur. Celui qui connaît le monde extérieur connaît aussi le soi intérieur.


3. Éprouvant chaque plaisir et chaque douleur, et voyant que la jeunesse et la force n’ont pas encore décliné, vous êtes encore jeune et fort. Oh ! Homme sage, sachez que c’est le bon moment pour penser à votre élévation (spirituelle) !


4. Tous les êtres aiment la vie. Ils souhaitent goûter aux plaisirs. Ils détestent la souffrance. Ils ont horreur d’être tués. Ils sont attachés à l’anneau mortel. Ils veulent s’accrocher à la vie. La vie est chère à tous les êtres.


5. Celui qui est plongé dans les ténèbres de l’ignorance ne sait pas apaiser ses souffrances, parce qu’il est attaché aux désirs et à la lubricité. Oppressé ( par la souffrance physique et mentale) il tourne constamment dans le tourbillon de l’angoisse.


6. Oh ! Toi qui es calme ! Renonce au plaisir charnel et à l’asservissement au désir !
Oh ! Homme ! C’est vous qui avez planté (dans votre propre cœur) l’épine du plaisir charnel et de l’asservissement au désir !


7. Ceux qui ne sont pas des sages passent leur temps à dormir, les sages sont toujours réveillés.
Sachez que le malheur dans ce monde est néfaste !


8. Oh ! Homme ! Vous êtes votre propre ami, (alors) pourquoi en cherchez-vous un ailleurs ?


9. Oh ! Soi ! Suivez la vérité et la vérité uniquement !
Une personne qui est toujours aux ordres et à l’appel de la vérité est sage ; elle transcende la mort (ou les sensualités).


10.Celui qui en connaît un les connaît tous. Celui qui les connaît tous en connaît un.


11.Il y a des appréhensions dans toutes les directions, pour celui qui est attaché à quelque chose, mais pour celui qui est maître de soi, il n’y a d’appréhension dans aucune.


12. Celui qui en vainc un, en vainc beaucoup, et celui qui en vainc beaucoup, en vainc un.



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dimanche 16 août 2009

C1. MAHAVIRA, dernier TIRTHANKAR (16.08.2009).



MAHAVIRA, dernier TIRTHANKAR
(599 av. J.C - 527 av. J.C.)



Éprouvant chaque plaisir et chaque douleur, et voyant que la jeunesse et la force n’ont pas encore décliné, vous êtes encore jeune et fort.
Oh ! Homme sage, sachez que c’est le bon moment pour penser à votre élévation (spirituelle) !
(Mahavira).



Dans le Bihar, je marche sur la piste du Bouddha, mais aussi sur celle de Mahavira.

Depuis le Népal, Birjanj et Raxaul, j'hésite à m'arrêter à Vaishali, où Mahavira est né.
Finalement, je continue directement sur Patna...
Quelques jours plus tard, je visite le Jalmandir à Pawapuri.
Mahavira y donne son dernier sermon, atteint le nirvana et y est incinéré.
Entre ces deux lieux, une vie exceptionnelle se déroule, comparable à celle de Siddharta Gautama.

Bouddha et Mahavira sont contemporains.
Mahavira, plus âgé que Bouddha, atteint le nirvana deux ans plus tôt.
Les parents de Bouddha sont membres laïques de l’ordre de Parshvanath (23e tirthankar). Ce sont donc des disciples jaïns.
Et Bouddha s’inspire du jaïnisme pour fonder sa propre doctrine.
Leurs vies ont beaucoup de similitudes : dates et lieux de naissance, origine sociale ou caste, parcours de vie,…


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Son nom est Vardhaman Nataputta.
Il sera appelé plus tard MAHAVIRA (le Grand Héros).
Il est né à Vaishali (Kundagrama) à 43 km au nord de Patna (au Bihar).


Son père, Siddharta, dirige la petite république de Kundagrama.
Sa mère s'appelle Trishala.
Ses parents étaient tous deux de la caste des Ksatriya (caste des guerriers).
Adeptes de Parshvanath (le 23ème tirthankar), ils suivent son enseignement (très semblable au jaïnisme actuel).
Durant la grossesse de Trishala, le royaume prospère. Les parents attribuent cette prospérité à la future naissance.
On nomme le bébé "Vardhaman" ("sans cesse florissant").


Enfant courageux, Vardhaman sauve ses camarades d'un serpent. Après d'autres épisodes semblables, Vardhaman est surnommé "Mahavira".
Il reçoit une éducation très complète, digne de la classe dirigeante de l'époque.


On lui reconnaît vaillance et intelligence.
Le confort et le luxe ne l'attirent pas, il préfère vivre simplement.
Lorsque ses parents meurent, il veut devenir moine.
Mahavira a trente ans.

Poussé par l’envie de connaître la connaissance suprême, il abandonne tous ses biens et distribue ses richesses.
Pendant plus de douze ans, il mène une vie de moine errant et d'ascète.

Mahavira médite profondément et longuement.
Il s’inflige d'austères pénitences, pratique le triple contrôle du corps, de la parole et de la pensée.

Au bout d'un an, il adopte la nudité comme signe de pauvreté volontaire et de dépouillement intérieur. Et il néglige complètement son corps.
Cela lui attire quelques persécutions parmi ses contemporains.
A cette occasion, comme à d'autres, Mahavira fait preuve de sérénité et de compassion envers tous les êtres.
Il pardonne de bon coeur à ceux qui lui font du mal.

Au bout de ces douze ans, à l'âge de quarante-deux ans, il parvient à la connaissance suprême.
Il devient un saint (un arrhat).
Cela lui permet de réaliser pleinement le passé, le présent et l'avenir.
Il devient Jina, le vingt-quatrième tirthankar de notre ère.


Pendant les trente années suivantes, Mahavira délivre son message de paix, d’amour et de non-violence à tous les êtres vivants.
Il continue ses pénitences et ses méditations.
Il oeuvre à la propagation de la doctrine et il organise la communauté jaïne.


Il rétablit les quatre ordres religieux (les Tirth):
celui des moines, des nonnes, des hommes laïques et des femmes laïques.
Il forme ainsi la communauté jaïne (la Sangha).


Son premier disciple est Gautamswami, un brahmane réputé.
Mahavira compte onze disciples. Ces derniers mémorisent les enseignements du maître et les compilent en douze parties.
Elles sont longtemps transmises oralement de maîtres à disciples.
Huit cent quatre vingt dix ans après la mort de Mahavira, elles sont enfin mises par écrit.


Le jaïnisme ne possède pas de clergé, il n'y a pas de médiateurs entre Dieu et les hommes.
Mahavira vulgarise cette philosophie en l’ouvrant à tous sans aucune distinction de sexe, couleur, caste... La spiritualité n'est plus réservée aux ascètes.


A l'époque de Parshvanath, moines et nonnes suivent quatre grands voeux.
Mahavira en ajoute un cinquième. Ces cinq voeux sont :
1) Le voeu de non-violence (Ahimsa)
2) Le voeu de franchise (Satya)
3) Le voeu d'honnêteté (Asteya)
4) Le voeu de dénuement (Aparigraha).
5) Le voeu de chasteté (bramacharya), ajouté par Mahavira.


Jadis, des sacrifices sanglants eurent lieu au nom de la religion.
L'enseignement de Mahavira permet aux gens de prendre conscience de la nécessité d'adopter une conduite non-violente.
Ses prêches contribuent à la naissance d'une société plus juste, plus harmonieuse.


Après avoir enseigné trente ans, Mahavira atteint le Nirvana en 527 av. J.C,. à soixante-douze ans.
Il devient un Siddha, un être libéré du cycle des vies et des morts.
C'est le 24ème et dernier des grands guides spirituels pour les Jaïns.
Réformateur des anciennes sectes, il insuffle au jaïnisme un souffle nouveau en rendant plus rigoureuse la discipline.


"Celui qui connaît le soi intérieur connaît aussi le monde extérieur. Celui qui connaît le monde extérieur connaît aussi le soi intérieur" (Mahavira).




Lionel Bonhouvrier.

jeudi 13 août 2009

B. RAJGIR JAIN en TONGA (13.08.2009).


RAJGIR JAIN

en TONGA


Rajgir est un lieu de pèlerinage important pour les Jaïns.
Mahavira, le dernier des tirthankars, organisateur du jaïnisme, a séjourné pendant 14 retraites, à la saison des pluies, dans les environs.
Il avait de riches soutiens à Rajagriha (Rajgir).

C'est au sommet de la colline Vipulachal, que Mahavira présente son premier sermon. Le temple Samvasran commémore cet évènement.
Rajgir est aussi le lieu de naissance du XXe tirthankar, Munisuvrath Nath.

La littérature jaïne et bouddhiste décrit Rajgir comme une ville sainte, peuplée et prospère, d'une indicible beauté.
Un disciple du Bouddha, Ananda, considère que seul ce lieu est assez beau pour que son maître y atteigne le nirvana...


Sur les lignes de crêtes autour de Rajgir, au sommet de cinq collines, 26 temples jaïns sont perchés...
Alors que je parcoure en tonga la région avec Fuka, mon amie japonaise, je regrette de n'avoir pas une semaine pour randonner à pied dans ces collines.
La tonga est une légère cariole tirée par un cheval.

Nous avons quand même visité plusieurs temples jaïns plus accessibles.
A quelques minutes de la gare routière, un temple de pierres rouges possède des entrées de marbre blanc. On y trouve trois temples :

Le temple swetambara Munisuvrat, dont la porte est décorée de 14 médaillons colorés : lion, éléphant, boeuf, banière, navire...
Chaque porche est orné de belles sculptures blanches : danseuses lascives, musiciennes, femme au miroir...
A l'intérieur, belle coupole au plafond. Sur les murs, peintures de paysages. Ma préférée figure sept collines autour de Rajgir avec des temples jaïns à chaque sommet. Une autre détaille les quartiers de la ville.
Le temple d'or de Mahavira est construit sous le précédent.
L'intérieur est d'une grande richesse décorative. Cela étincelle d'écailles d'or, d'argent, de couleurs vives... Les photos sont interdites.
Le troisième temple est niché au fond d'une cour, se limite à trois niches ayant une statue.

Reprenant la tonga, nous visitons un temple birman, une petite acropole, avant d'arriver à un très vaste domaine jaïn.
Situé au pied des collines Vaibhagiri, c'est un ashram jaïn, le pays de Mahavira : Virayatna.
Il contient six grandes guesthouses !
La librairie est intéressante, mais je ne trouve rien en français.

Le Brahmi Kala Mandira est un musée représentant la vie de Mahavira en détail.
Imaginez des maisons de poupées grossies trente fois !
A l'intérieur, on regarde des scénettes de la vie de Mahavira.
Chacune a son décor soigné, ses multiples personnages...
Les visiteuses doivent se régaler de ce genre de reconstitutions minutieuses !

Vers 11h, la tonga nous mène a un temple japonais moderne.
Après un bain dans une source chaude et un déjeuner rapide, suivi d'un passage dans un temple birman, nous arrivons vaille que vaille à des grottes.
En effet, la route descend et le cheval peine pour ne pas déraper sur le bitume.

Ce sont deux grottes jaïnes, dites Son Bhandar.
La grotte ouest contient de courtes épigraphes en mauvais état. Une sculpture de pierre noire montre un tirthankar sur ses quatre faces.
La grotte orientale compte six petites figures de tirthankars gravées en relief. Elles représentent Padmaprabha, Parsvanatha (23e) et Mahavira (24e).

Un guide improvisé jargonne pour nous soutirer autant de roupies que possible...

Ensuite cela se gâte.
La route est en pente plus forte, le cheval recommence à chalouper dans ses brancards...
Le conducteur s'impatiente et le fouette copieusement.
Nous prenons de la vitesse, je m'accroche à un montant.
Comment allons-nous nous arrêter ?
Nous fonçons au petit bonheur la chance...
Quand arrivent en face deux garcons à vélo. Ils paniquent, zigzaguent... et les deux vélos chutent bruyamment au milieu de la route...Le cheval s'effraie, se jette sur le côté, pour les éviter, et nous basculons dans le fossé !
Notre cocher hurle, Fuka et moi sommes projetés hors de la tonga !
Et le cheval se retrouve coincé sous la cariole...
Personne n'est blessé.
Mais le cheval gigote, incapable de s'extraire, bloqué sous la charette...
Quelle pitié...
Le conducteur insulte les cyclistes et son cheval !
Avec deux passants, j'aide à délivrer le malheureux.

Je réclame une pause pour notre cheval.
Impossible ! Le cocher veut repartir immédiatement.
Du coup, cette promenade en tonga se voile d'amertume.
Lionel Bonhouvrier.

A.PAWAPURI : le JALMANDIR (9.08.2009).



PAWAPURI :

le JALMANDIR




Entre le village et les champs

un grand lac s'offre à la lumière



Un pont de pierres relie la rive

au temple de marbre blanc



Suivons les empreintes de pieds

du jaïn Mahavira !



Quand le soleil cherchant sa verticale

plombe les heures en fusion



Marcher sur la digue, entrer

dans la blancheur



Cette pureté de style calme

mon esprit, je déambule



Lionel Bonhouvrier.